Vous l’avez sûrement remarqué : depuis plusieurs mois, le paysage média se transforme à vue d’œil sous l’effet d’un double phénomène.
Tout d’abord, on assiste à une montée en puissance de nouveaux acteurs venus du numérique dont le dynamisme et l’ambition sont si grands que l’on ne saurait les qualifier de simples «pure players». Qu’on l’aime ou non, des acteurs comme Buzzfeed (dont je parlais
déjà il y a quelques mois), Upworthy ou
Playbuzz font bouger les lignes de la presse, aussi bien dans le fond (nouveaux publics, nouveaux thèmes, nouveaux modèles économiques) que dans la forme (nouveaux modes de narration, nouveaux leviers marketing). De même, les géants du Web tentent à leur manière de repenser les modes de production et diffusion des contenus comme Yahoo! avec son application
News Digest ou Snapchat avec son service
Discover.
Pour autant, cette effervescence ne signifie pas que les grands médias historiques restent apathiques voire se laissent faire. Au contraire : après des années d’observation et de tâtonnements, ils sont désormais particulièrement actifs et multiplient les acquisitions chez les pure players.
Dreamworks a ainsi
racheté la chaîne Youtube AwesomenessTV en mai 2013 pour 33m$, avant d’en
revendre 25% à Hearst en décembre 2014, pour plus de 81m$ (notez la plus-value sympathique). De même, Disney a fait l’
acquisition de Maker Studios pour 500m$ en mai 2014 tandis que RTL s’est offert la chaîne
Stylehaul pour 107m$ quelques mois plus tôt. Plus proches de nous : Canal+ a pris de une
participation de 60% dans Studio Bagel il y a un an et Prisma n’en finit plus de racheter des startups, dont la régie vidéo
Advideum début 2014 ou encore le développeur
Recatch il y a quelques jours.