jeudi 17 septembre 2015

Une brève histoire de l'avenir au Louvre



Thomas Cole - Le Destin des empires. Destruction (1836)

J'ai eu la grande chance d'être invité à participer au catalogue de l'exposition Une brève histoire de l'avenir qui s'ouvre la semaine prochaine au Louvre. Il s'agissait de décrire succinctement ma vision du monde en 2050 : mes craintes et/ou mes espoirs. Un chouette exercice de style ! Le livre vient de paraître, aussi je me permets de partager avec vous mon petit texte, qui s'accompagnait d'une œuvre de mon choix. Et si vous en avez l'occasion, courrez au Louvre (vous avez jusqu'à janvier 2016) !


vendredi 17 juillet 2015

L'innovation de rupture est-elle en panne ?, part. 2

CC - "Abstract building" par Fumigraphik

D'ici quelques semaines devrait paraître le 13e numéro de Tank, une revue consacrée à la communication à laquelle je contribue régulièrement. Je ne peux résister à l'envie de partager avec vous le long papier que je devrais y publier, puisqu'il fait écho à autre article publié ici-même début 2013.

J'en profite pour préciser que je n'ai pas décidé d'abandonner mon blog, mais plutôt de lui donner une fonction de centralisation et d'archivage des contributions que je peux faire à droite à gauche, car l'intérêt d'écrire des articles exclusivement pour un blog est chaque jour plus limité pour un paquet de raisons (manque de temps, trafic devenu anémique suite aux mises à jour de Facebook, format trop figé, etc.).

Bonne lecture :)



vendredi 3 avril 2015

Les groupes médias sont morts, vive les groupes médias hybrides !

"Benno's TVs" par Stephen Cole
Vous l’avez sûrement remarqué : depuis plusieurs mois, le paysage média se transforme à vue d’œil sous l’effet d’un double phénomène.

Tout d’abord, on assiste à une montée en puissance de nouveaux acteurs venus du numérique dont le dynamisme et l’ambition sont si grands que l’on ne saurait les qualifier de simples «pure players». Qu’on l’aime ou non, des acteurs comme Buzzfeed (dont je parlais déjà il y a quelques mois), Upworthy ou Playbuzz font bouger les lignes de la presse, aussi bien dans le fond (nouveaux publics, nouveaux thèmes, nouveaux modèles économiques) que dans la forme (nouveaux modes de narration, nouveaux leviers marketing). De même, les géants du Web tentent à leur manière de repenser les modes de production et diffusion des contenus comme Yahoo! avec son application News Digest ou Snapchat avec son service Discover.

Pour autant, cette effervescence ne signifie pas que les grands médias historiques restent apathiques voire se laissent faire. Au contraire : après des années d’observation et de tâtonnements, ils sont désormais particulièrement actifs et multiplient les acquisitions chez les pure players.
Dreamworks a ainsi racheté la chaîne Youtube AwesomenessTV en mai 2013 pour 33m$, avant d’en revendre 25% à Hearst en décembre 2014, pour plus de 81m$ (notez la plus-value sympathique). De même, Disney a fait l’acquisition de Maker Studios pour 500m$ en mai 2014 tandis que RTL s’est offert la chaîne Stylehaul pour 107m$ quelques mois plus tôt. Plus proches de nous : Canal+ a pris de une participation de 60% dans Studio Bagel il y a un an et Prisma n’en finit plus de racheter des startups, dont la régie vidéo Advideum début 2014 ou encore le développeur Recatch il y a quelques jours.


dimanche 8 février 2015

La révolution numérique est-elle un mythe ?


Ces jours-ci paraît La Déconnexion des élites, un essai de la journaliste au Monde Laure Belot à mi-chemin entre le manifeste et la pamphlet. Sa thèse, que Belot avait d’abord développé dans un article très remarqué publié il y a un an, c’est celle d’un décalage grandissant entre d’une part une classe dirigeante politico-économique qui se reproduit en vase clos et vise avant tout à préserver les acquis et d’autre part la montée d’outils numériques qui bousculent et transforment par le bas les modes d’échange, de travail et de gouvernance.

Je n’ai pas encore lu ce livre mais vous me connaissez, j’y adhérerai probablement en grande partie, ne serait-ce que parce que le thème de la transformation numérique et de la difficulté à la faire accepter est assez récurrent chez moi. Cette déconnexion est bien réelle, même si j'ai le sentiment qu'elle tend à se réduire.

Néanmoins, je préconiserais la lecture en parallèle d’un autre essai, traduit il y a quelques mois en France : Pour tout résoudre, cliquez ici de l'écrivain et journaliste biélorusse Evgeny Morozov. Le titre à lui seul en dit long sur la vision aussi cash que trash de son auteur, qui s’est fait une spécialité de démonter consciencieusement (quoique avec une certaine rage) tous les mythes entourant la révolution numérique.


mardi 23 décembre 2014

6 TRUCS POUR DEVENIR UN LEADER EN 2015

Toi aussi, deviens un leader en suivant ces quelques conseils !
Si comme moi vous lisez un peu la presse business & techno anglosaxonne, représentée par les Wired, Fast Company et autres Mashable, vous aurez remarqué sa forte propension à donner des conseils pour mieux gérer sa carrière voire carrément mieux gérer sa vie aux lecteurs, qu'ils soient étudiants, cadres ou grands patrons. Ce sont ainsi des centaines d'articles et autant d'injonctions qui s'étalent à longueur de fils Twitter et Facebook dans le but très louable de faire de nous des LEADERS ou des HIGHLY SUCCESSFUL PEOPLE en pleine forme physique, intellectuelle et spirituelle. 

Cependant, lorsque l'on regarde de plus près ces conseils plus ou moins avisés, on constate qu'il s'agit toujours des mêmes et qu'ils portent une vision très "Silicon Valleyesque" du monde, avec tout ce que cela compte d'esprit simili-hippie, d'obsession de la performance et surtout de yakafokon... 
A quelques jours de la nouvelle année, la pression pour respecter ces nouvelles règles de vie horripilantes et aussi variées que contradictoires s'accentue. Voici une petite liste des bonnes résolutions qu'il nous faudra tous adopter en 2015 pour être de parfaits leaders !


dimanche 5 octobre 2014

Ello ou l'obsession puérile du "prochain Facebook"


Ce qui est bien avec Ello, c’est qu’il ne se sera pas passé plus d’une semaine entre le moment où les médias et le grand public se sont emballés pour ce nouveau réseau social et celui où bon nombre ont retourné leur veste pour l’enterrer...

Reprenons donc : Ello est une plateforme de partage minimaliste, à l’esprit proche d’un Tumblr, dont le premier -et unique- argument de vente est d’être fermée à toute forme de publicité. En effet, ses créateurs veulent libérer les consciences des internautes en leur rappelant qu’ils ne sont pas que des vaches à data. Résultat : si Ello nie son opposition frontale à Facebook, tout ce que le Web compte de pigistes sensationnalistes et de pseudo-experts social media s’est vite mis à l’appeler "l’anti-Facebook"... Avec pour suite logique un engouement disproportionné pour un site qui n’est pour l’instant qu’en beta. La plateforme recevrait jusqu’à 45.000 demandes d’adhésion par heure.
Pour les observateurs, c’est clair : de site anti-Facebook, Ello est instantanément devenu le prochain Facebook. Chaud pour toi, Mark !

Puis rapidement, journalistes, blogueurs et twittos ont repris leurs esprits. Les uns ont testé Ello et en sont vite revenus. Les autres s’offusquent de lire dans ses conditions générales d’utilisation qu’en réalité le réseau militant se réserve malgré tout le droit de partager vos données personnelles avec des tiers... Et certains vieux sages improvisés vont même jusqu’à prononcer son arrêt de mort d’ici quelques mois...


mardi 12 août 2014

Buzzfeed et Vice, deux approches du journalisme mais une seule (énorme) ambition

 

Début juillet, Buzzfeed annonçait travailler sur une nouvelle application uniquement dédiée au décryptage de l'actualité. Un projet qui s'annonce ambitieux, puisque le pure player compte y affecter pas moins de six journalistes à temps plein. En effet, son créateur, Jonah Peretti, souhaite en faire un outil d'expérimentation pour bousculer les modèles traditionnels de journalisme et privilégier une approche de l'information plus simple et adaptée aux usages mobiles.


dimanche 13 juillet 2014

Le monde numérique marche-t-il sur la tête?



Acte 1
Mi-juin, une application du nom de Yo fait les gros titres de la presse techno et économique. Lancée en avril par deux développeurs israéliens, ce service franchement simpliste qui ne permet d'échanger que des "yo" a tout de même réussi à boucler un tour de table de 1,2 million de dollars ! Résultat : l'appli explose et attire plus d'un million d'utilisateurs en une semaine, les experts dissertent sur le caractère révolutionnaire -ou pas- d'une telle invention et les marketeurs s'engouffrent dans la brèche. Les créateurs de Yo disent désormais travailler avec de nombreux développeurs pour enrichir leur service et l'intégrer à d'autres.