dimanche 22 novembre 2009

La iDécennie et le retour de l'index

C'est un véritable "effet iPhone" que l'on peut observer dans les publicités télévisées depuis quelques temps, l'esthétique du smartphone d'Apple semblant en effet être une source d'inspiration pour les créas. Deux exemples :

- Chez Citroën (pub pour le C4 Picasso, 2008-2009), deux gamines assises à l'arrière d'une monospace se découvrent le pouvoir de modifier le paysage grâce à leurs seuls doigts baladés négligemment sur la vitre de leur portière. L'une d'elles va même jusqu'à changer le temps en sélectionnant l'aspect du ciel comme on choisirait un morceau avec Cover-Flow.



- Chez Le Chat (pub pour Le Chat Sensitive, 2008-2009), une bouteille de lessive liquide est réduite avec le même geste que celui utilisé sur iPhone pour réduire un élément ou dézoomer.

Quoi de mieux que la publicité pour mettre en lumière l'impact culturel d'un objet appartenant désormais au quotidien? Un récent article, publié dans la revue britannique Intelligent Life (hors-série culturel et lifestyle de The Economist), nous rappelle combien les années 2000 ont été marquées par Apple et son fameux i : iMac, iPod, iLife, iWork... Et iPhone.
Car si ses ventes -fortes- n'ont pas encore atteint les records de l'iPod (plus de 220 millions d'exemplaires au 9 septembre dernier), l'iPhone, disponible depuis seulement 2 ans, apparaît déjà comme le symbole inévitable des années 2000, en ce sens qu'il se situe à l'exacte croisée de toutes les autres tendances ayant faite la décennie : l'omniprésence du design, l'hégémonie du téléphone portable, l'explosion du web 2.0, des réseaux sociaux et de l'internet mobile.

Au delà, il me semble que l'influence de l'iPhone pourrait se retrouver dans une autre tendance : le retour de l'index.
En décembre 2008, le philosophe allemand Peter Solderdijk montrait, dans une analyse publiée par l'hebdomadaire Die Zeit et reprenant les conclusions de chercheurs anglais, que les évolutions technologiques des vingt dernières années avaient fait du pouce le "nouvel index", c'est-à-dire le doigt-roi. Sollicité en permanence pour sa robustesse et sa précision (il est contrôlé par 8 muscles différents), le pouce servirait désormais à tout faire : changer de chaîne, appeler un ascenseur, jouer aux jeux vidéo,  écouter de la musique, écrire des textos ou des emails, etc. Mais cette nouvelle suprématie, qui devait se traduire pour les experts en ergonomie par une mutation à long-terme de notre physionomie, semble remise en question par le développement des technologies tactiles (dont l'iPhone est le plus bel exemple), qui mettent de nouveau à contribution l'index comme "doigt de la sélection". Certes, le téléphone d'Apple ne représente qu'une part infinitésimale des ventes de portables (entre 20 et 25 millions d'exemplaires, pour près de 4,6 milliards de mobiles aujourd'hui en service dans le monde), et le pouce a encore de beaux jours devant lui ; mais l'aspect iconique de l'iPhone mérite que l'on souligne cette (petite) revanche.


2 commentaires:

  1. Dommage, ça fait deux ans que je fais subir à mon pouce un entraînement quotidien de fou pour qu'il devienne plus fort que les autres doigts, et voilà qu'il va être dépassé...

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