mercredi 10 août 2011

Comment paraître cool sur Facebook, pt. 2

Figure 3 - Boire un Kashenka à l'Heminway : une même situation, deux façons de l'exprimer sur Facebook

Voici la deuxième partie de mon "guide de savoir-paraître sur Facebook". Vous pouvez relire la première partie et le pourquoi de cette entreprise ici ou sauter directement à la troisième partie ici.
Bonne lecture!  

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Applications
Vous voyez toutes ces applis qui vous permettent de savoir quel dictateur vous avez été dans une vie antérieure, de tester votre connaissance des capitales du monde ou de dire à vos amis quel film vous êtes allé voir hier soir? Ouais? Ben oubliez. 


Chat
TU N’AS PAS MIS QUATRE ANS À TE SEVRER DE MSN MESSENGER POUR RETOMBER DANS LE MÊME PIÈGE AVEC LE CHAT FACEBOOK (fig.1)
Si vraiment tu éprouves un besoin impérieux de "real time", il reste GTalk, Skype, Kik. Et maintenant que Mark Zuckerberg veut la mort des SMS, communiquer par textos va redevenir super-hype. Et BBM? C’est quoi ça BBM?


Figure 1 - Je ne crois pas, non.

Confidentialité
Avoir une persona ultra-cool sur Facebook passe par une gestion minutieuse des informations que l’on y laisse. Aussi, rationalisez votre vie privée en multipliant les listes d’amis aux paramètres toujours plus précis (quelques exemples de listes : "potes qui bossent dans le même secteur que moi et avec qui je peux faire des inside jokes", "gens coolos rencontrés à Copenhague" ou encore "bolosses que je conserve parce qu’ils me permettent d’entrer au Montana").

Les gens qui ne maîtrisent pas les paramètres de vie privée de Facebook vous font bien rire. D’ailleurs, dès que vous tombez sur le profil public d’une personne que vous ne connaissez absolument pas, vous likez divers status et posts au hasard, histoire de faire comprendre au maître des lieux que, justement, il n’est pas vraiment maître des lieux...


Fan
Comme pour la gestion des amis, il existe deux postures très distinctes vis-à-vis des fanpages Facebook :
  • Minimaliste : Vous vous limitez à deux-trois pages par catégorie, en vous concentrant sur les plus cools. Un peu facile, mais on vous pardonne si c’est parce que vous êtes trop occupé à gérer vos 5.000 followers qui crient famine s’ils n’ont pas eu leur demi-douzaine de tweets quotidiens ;
  • Maximaliste : vous adhérez à des dizaines de pages, listant avec minutie vos groupes, films, auteurs, maisons d’édition et magazines préférés (tous plus pointus les uns que les autres), tout en «likant» des choses plus popu comme des marques de vêtements ou de sucreries.
Dans tous les cas, ne likez pas trop de pages de marques à la fois, ça fait très "je bosse dans la pub et là je fais un bench sur les réseaux sociaux". 


Invitations
Il y a deux-trois ans, on vous aurait dit de répondre systématiquement "maybe" aux invites Facebook, histoire de laisser vos hôtes dans l’expectative, littéralement suspendus à votre coolness. Mais aujourd’hui, tout le monde le fait, donc jouez la franchise la plus totale : c’est OUI ou NON (quitte à poser des lapins).

Et bien sûr, pas de message du genre "trop hâte ^^" ou "J’apporte une bouteille de Monba et des chips!" sur le wall de l’évènement... 


Musique
Facebook n’est clairement pas fait pour découvrir de la musique. Il est très rare de cliquer sur le lien d’un ami pour écouter quelque chose de nouveau, et la plupart du temps, les gens préfèrent liker et commenter des clips de morceaux qu’ils connaissent déjà par coeur. Pour l’anecdote : l’autre jour, j’ai posté un morceau d’Arcade Fire, avant de m’apercevoir deux heures plus tard que le lien ne fonctionnait pas... ce qui n’avait pas empêché 8 personnes de le «liker».

Reste que les likes ne font pas tout en matière de coolness : il faut aussi faire preuve d’originalité! Le secret pour faire valoir vos goûts musicaux très sûrs tout en montrant que votre playlist ne se résume pas à la compile mensuelle des Inrocks, c’est de faire dans l’alternance. Un coup un morceau cool mais que beaucoup connaissent (ex. un truc des xx), un coup une chanson d’un groupe bien obscur déniché sur Pitchfork. Ça marche encore mieux avec les remixes déroutants de morceaux que tout le monde connaît.


Places
Préférez Foursquare à Facebook Places : plus ancien, plus pointu —plus cool. Sans parler des badges et des mayorships, qui vous feront toujours un sujet de conversation... (fig. 2)
Facebook Places peut néanmoins se révéler utile lorsque souhaitez signaler à tous vos contacts que vous vous trouvez dans un endroit hype avec quelques-uns de vos homies.

Figure 2 - "Tkt j’ai débloqué le badge Gossip Girl pendant le weekend de Pâques"

Photos
Il vaut mieux avoir peu de photos de soi (200, pas plus), mais la règle d’or c’est surtout que 95% des photos où vous êtes taggué ne doivent pas venir pas de vous.
Plus généralement : publiez vos rares clichés dans une poignée d’albums aux noms mystérieux (pas de "Weekend à Londres avec ma chérie", donc). Et conservez un album spécial "photos prises avec Hipstamatic ou Instagram", pour l’instant c’est encore cool.


Status
Bon alors on va tout de suite rétablir une vérité : la coolness d’un status ne se mesure pas forcément au nombre de likes qu’il récolte. Sinon, les tranches de vie lose et/ou absurdes (type prendre une ligne de métro à l’envers sur 10 stations ou se taper une virée kafkaïenne à l’administration de la fac) seraient le comble du cool.
Comment, dès lors, être sûr d’enchaîner les status cools?
  • D’une part, le status cool est rare : 1 à 2 par semaine, et surtout pas plus d’une fois par jour (ici c’est Facebook t’entends?) ;
  • D’autre part, le status cool est toujours elliptique, pour 1) garder une aura de mystère et/ou 2) vous éviter les accusations de personal branling mais 3) tout en restant compréhensible par quelques initiés (fig. 3)


Wall
Facebook permet désormais de cacher tous vos signes d’activité (pages auxquelles vous adhérez, status sur lesquels vous commentez, nouveaux amis, etc.) sur votre wall ; faites-le.


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Pour la première partie c'est par ici
Et pour la troisième, ça se passe


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