J’ai récemment eu l’honneur d’être convié à un groupe de réflexion présidé par Jacques Attali sur l’économie positive. C’est ainsi que je me suis retrouvé mêlé à une trentaine de jeunes au parcours variés mais toujours placés sous le signe de l’engagement et du développement durable. Objectif de cette «commission junior» : réfléchir, en parallèle à un groupe d’experts composés d’intellectuels, de politiques et de grands patrons, à des propositions afin d’alimenter un nouveau rapport Attali, qui sera remis à François Hollande lors du prochain LH Forum, à l’automne.
Mon rôle dans un ce groupe est celui de «communicant de l’étape», mais comme vous vous en doutez, j’ai préféré parler du thème qui me tient le plus à coeur : l’impact du numérique et les possibilités qu’il offre pour transformer notre quotidien.
Avant la rencontre, les rapporteurs nous avaient demandé de répondre à trois questions au sujet de l’économie positive. Voici la position que j’ai souhaité défendre :
«On sait combien la technologie façonne notre rapport au monde. Or, nous sommes aujourd'hui au début d'une nouvelle révolution industrielle avec le développement de technologies numériques tels que les médias sociaux, les big data, les imprimantes 3D, les smart grids ou encore les objets connectés.
Je suis convaincu que tout changement de paradigme est source d'opportunités de transformation de la société… à condition d'en comprendre les fondements et de ne pas le subir ! A cet égard, il est clair que le court-termisme qui affecte notre quotidien est lié à l’explosion de technologies permettant une diffusion et un traitement plus rapide de l’information. A mon sens, nous souffrons de ne maîtriser ces inventions qu’à moitié et d’en faire une utilisation encore trop passive.
Il me semble ainsi vital d'apprivoiser pleinement le Numérique et ses grands principes pour en faire un outil au service d'une économie et d'une société plus positives.
Il ne s’agit pas de rejeter les innovations mais bien d’apprendre à mieux les utiliser. D’autant que la révolution digitale est porteuse de valeurs proches de celles de l'économie positive : fluidité, transparence, horizontalité/faible hiérarchie, audace, etc. Les intégrer dans nos modes de travail et de gouvernance permettrait de réinventer notre quotidien.
Par exemple, une organisation moins verticale et cloisonnée, comme on peut en trouver chez les startups et les géants du numérique, serait un puissant outil de transformation de l'action publique, encore ralentie par ses anciennes structures aussi bien administratives que mentales.»
J’ai donc passé trois heures à marteler qu’il fallait développer un vrai programme d’éducation au numérique, aussi bien pour les étudiants que pour les travailleurs actifs (au travers de la formation en entreprise).
Pourtant, faire valoir cette idée n’a pas été chose aisée, car je suis vite passé pour un naïf des nouvelles technologies! Une petite frustration...
En réalité, beaucoup voient encore la révolution numérique comme un changement purement technique, alors que ses effets, positifs comme négatifs, vont bien au-delà de notre utilisation des machines. Le Digital transforme notre rapport au monde et à l’autre.
Je pense malgré tout que cette idée fait son chemin. La preuve : on la retrouve dans deux livres passionnants qui paraissent ces jours-ci : La Condition numérique de Bruno Patino et Jean-François Fogel et La Métamorphose numérique, ouvrage collectif sous la direction de Francis Jutand.
Pour revenir à la «commission junior» : l’idée de l’éducation/formation au Digital a finalement été conservée dans la synthèse de la première rencontre, pour mon plus grand bonheur. J’aurai ainsi l’occasion de la porter avec toujours plus de vigueur à la prochaine réunion!
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