lundi 23 avril 2012

Apple s'effondre? Je veux bien récupérer les ruines

Le cours d'Apple entre le 10 et le 20 avril
Vous l'avez probablement vu : le cours en bourse d'Apple a récemment connu un repli de près de 10% en 10 jours, ce qui représente tout de même une perte de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Naturellement, la presse couvre avec intérêt ce recul d'autant plus spectaculaire que l'on imaginait l'entreprise insubmersible.

Pour certains, l'étoile de Cupertino commence à pâlir. En effet, les ventes d'iPhone 4S semblent marquer le pas : l'opérateur américain Verizon dit avoir en écoulé 1/4 en moins ce trimestre et l'arrivée de Free a indirectement plombé les ventes du smarpthone en France. Pis, des problèmes de fournisseurs pourraient obliger la Pomme à décaler le lancement de son prochain smartphone à l'automne au lieu de ce été. Un ralentissement contrastant avec la bonne santé de Samsung, dont le téléphone hybride Galaxy Note se vend mieux que prévu et qui s'apprête à dévoiler le successeur de son fleuron, le Galaxy S2...

Reste que parler de déclin dans le cas d'Apple serait exagéré, voire complètement stupide.

Certes, il existe de nombreuses zones d'ombre (disparition de son patron, montée en puissance de la concurrence, dépendance vis-à-vis des sous-traitants) mais les seules ventes d'iPhone ne peuvent constituer un indicateur stable de la santé de l'entreprise... en particulier lorsqu'on les compare à celle du dernier trimestre 2011, forcément exceptionnelles, période de fêtes oblige!

Par ailleurs, le cours d'Apple ne fait ici que s'ajuster après avoir atteint des niveaux disproportionnés. Si l'on peut effectivement parler d'une baisse de régime, il ne faut pas oublier que dans les 4 derniers mois la valeur de l'action du groupe avait connu une hausse de plus d'un tiers (+36% entre le 20 janvier et le 20 avril).

Le même cours entre le 23/01 et le 20/04. 
Forcément, ça remet les choses en perspective
Enfin, l'inquiétude des marchés montre bien qu'Apple vit aujourd'hui la fin d'un ère. Non pas celle de Steve Jobs, mais celle des produits marquant une rupture systématique avec leurs prédécesseurs.
Depuis 4 ou 5 ans, beaucoup de nouveautés signées Apple entendaient bouleverser le secteur. Au MacBook a succédé le MacBook Air ultra-fin, à l'iPhone 3GS a succédé l'iPhone 4 et son écran Retina, et l'iPad a carrément créé un marché à lui tout seul. Chez Apple -et dans l'esprit du grand public-, la moindre nouveauté était simplement "révolutionnaire".

En conséquence, les derniers produits lancés par la firme ont semblé bien ternes en comparaison : l'iPhone 4S a apporté quelques améliorations là où l'on attendait un iPhone 5 et l'iPad 3 n'en porte même pas le nom! N'en déplaise au fanboys, cela répond à une logique : celle de la continuité. La firme de Cupertino a compris qu'elle ne peut passer son temps à réinventer ses gammes en prétendant retourner le marché à chaque coup. Il s'agit désormais de renouveler ses produits de manière aussi régulière mais plus humble. Cela se ressent dans le branding-même de ses nouveaux produits : le dernier iPad s'appelle... le nouvel iPad et il est probable que les prochaines générations d'iPhones s'appellent simplement "iPhone".

Cette approche permet d'une part de gagner en cohérence de marque, d'autre part de se donner du temps et d'espacer les méga-innovations. Une posture moins flamboyante mais vraisemblablement plus efficace, et qui devrait assurer à Apple sa place de plus grosse entreprise du monde encore quelques temps... Donc si vous ne voulez plus de vos actions Apple "en chute libre", n'hésitez pas à me les revendre ;)

Edit : un résultat net en hausse de 94% au 2e trimestre 2012... Le déclin n'aura (vraiment) pas lieu.





1 commentaire:

  1. ca remonte en after market apres les resultats, trop tard pour faire ses courses ;)
    After Hours: 603.81 +43.53 (7.77%)

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