dimanche 17 novembre 2013

Votre Politique, avec ou sans com' ?


"Tu comprends, les gens ne le supportent plus. Ce qu'il fait n'est pas mal, bien sûr, mais là n'est pas le sujet, les gens ne le supportent plus. Quoi qu'il fasse, même des choses bien, cela se retourne contre nous."

François Hollande? Non : Nicolas Sarkozy en avril 2011! Ces quelques lignes sont extraites de Jours de Pouvoir, dernier tome des mémoires de Bruno Le Maire, qui couvre la période allant du remaniement de novembre 2010 au lendemain du 6 mai 2012.

Le témoignage de Le Maire est précieux pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il offre un angle original sur l'actualité de cette époque. Si l'on retrouve la plupart des événements qui ont alors secoué la scène politique nationale et internationale (Fukushima, DSK, les primaires socialistes, etc.), il sont ici traités de l'intérieur et avec pudeur, sans esprit d'escalier ni amertume. Par ailleurs, on y lit la foi que mettent (quoi qu'on en dise) les politiques dans la moindre de leurs décisions ou prises de parole. On y voit aussi la dureté du Pouvoir, exercice presque absurde, si sérieux qu'il en devient irréel.
Enfin, la lecture d'un tel ouvrage est vivifiante car elle nous rappelle à quel point la politique est cruellement cyclique, comme le montre la citation ci-dessus. Le Maire nous décrit à longueur de page un Président-candidat au milieu du gué, à l'image de François Hollande aujourd'hui. Seule différence : Sarkozy semble y prendre un certain plaisir. Sous la plume de l'ancien ministre, cette "envie d'en découdre" est fascinante.

Les vicissitudes de la Hollandie ont également fait l'objet d'un livre récemment publié par Denis Pingaud, intitulé L'Homme sans com. Selon ce consultant, c'est la défiance du Président "normal" vis-à-vis de tout dispositif de communication qui l'aurait condamné à multiplier les couacs. Bien qu'elle soit très simpliste, je ne peux qu'acquiescer à cette thèse : négliger la communication politique est suicidaire, en particulier dans une contexte aussi instable.

Reste que les errements de Sarkozy période 2010-2012 sont aussi associés par Le Maire à des problèmes de communication. Pourtant, l'hyper-Président ne prenait-il pas la gestion de son image très au sérieux? Entre un chef d'Etat qui pèche par excès de com et l'autre par négligence, on ne sait plus où placer le curseur. C'est à se demander si, dans une époque marquée par l'explosion des médias et le culte du 24/7, la classe politique ne s'est pas elle-même condamnée à "mal communiquer" quoi qu'elle fasse...

Qu'en pensez-vous?




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