Si vous pensez que les coiffeurs n’aiment que les conversations stériles autour de la météo ou des prochaines vacances, c’est que vous ne leur posez pas assez de questions ! C’est ce que j’ai fini par comprendre la semaine dernière en discutant au bac à shampooing.
Je ne sais pas si c’est le fait qu’il soit situé à 200 mètres de mon lieu de travail mais j’adore bombarder mon coiffeur de questions sur ses goûts, son parcours et même son business model. Par exemple, je lui demandais l’autre jour comment il envisageait la période des fêtes de fin d’année, traditionnellement chargée pour la profession. Il m’a alors répondu qu’il avait peu de visibilité car depuis quelques temps, ses clients débarquaient de plus en plus souvent à l’improviste ou prenaient rendez-vous (voire annulaient) au dernier moment. Pire, ils seraient de plus en plus en retard ! Un phénomène qui ne serait pas l’apanage des seuls coiffeurs, puisque les restaurateurs verraient aussi se multiplier les réservations de dernière minute.
Pourquoi ce changement de comportement, qui se serait opéré en moins de dix ans selon mon coiffeur? Réponse de l’intéressé : la montée du téléphone mobile. «J’ai remarqué qu’avec le portable, les gens se sentaient moins contraints (...) et que cela changeait leur rapport au temps. (...) C'est pas pratique mais on fait avec.» En somme, nous serions face à un phénomène de déterminisme technologique, où les nouveaux outils (portable, Internet mobile, géolocalisation, etc.) transforment directement et indirectement nos usages.
Et voilà comment papoter en vous faisant couper les cheveux peut vous offrir de vrais, beaux insights. Cela n’est guère étonnant : un coiffeur voit passer des publics très variés, ce qui lui donne un excellent point de vue sur ses congénères...
La prochaine fois que vous vous faites un brushing, n'hésitez pas à poser toutes sortes de questions, vous n'êtes pas à l’abri de tomber sur des pépites !
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